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REGISTRES D
[t5Si]
ont expedié une lettres missives, dont la teneur en­suit :
"Au Roy.
"Sire, suyvant les lettres qu'il vous a pleu nous escripre, incontinant icelles receues, nous avons faict l'assemblée des gens de lous estatz de vostre Ville; lesquelz sont de telle volunté et affection dont ilz ont tousjours acoustumé de user envers vous, pour vous secourir et ayder en voz affaires, non seulle­ment de leurs biens mais aussi de leurs personnes, taut et si avant qu'il est possible d'estimer. Mais d'autant, Sire, que la partie que vous demandez est si grosse qu'il sera difficille de la recouvrer, en si brief temps comme le desirez, actendu que puis na­gueres nous vous avons promis fournir 11e xl" livres tournois, nous ne pouvons maintenant vous faire entendre la resolution de ce que demandez. Toutes­foys, Sire, nous ferons pour cest effect toutes les dilligences à nous possibles, sans y perdre heure ne temps, comme ceulx qui désirent à tousjours vous obeyr, ainsi que plus amplement vous dira le sr du Mortier, present porteur. Sire, nous supplions le Createur vous donner en santé très longue et très heureuse vie.
«De Paris, le xmm0 jour d'Aoust mil v° li.
" Voz très humbles et très obeyssans serviteurs et subgectz,
tt Les Prevost des Marchans et Eschevins de vostre ville de Paris."
si brief temps comme il desire, qu'on ne luy peult maintenant faire entendre la resolution de ce qu'il demande, mais que, pour cest effect, on fera per-quisicion, par (ous Ies quartiers de Paris, quelle somme on pourra recouvrer des particuliers de lad. Ville, et si on le fera savoir aux autres villes prochaines et aulres grands seigneurs suyvans la Court, en faisant toutes les dilligences possibles, sans y perdre heure ne temps, en remonstrant les affaires dud. seigneur et l'asseurance qu'il baille pour leurs deniers. Et sera faicte toute dilligence possible de recouvrer le plus d'argent et jusques à lad. somme de iiicm. escuz, si faire se peult, ou autre telle moindre somme que faire se pourra; et que pour les sommes que l'on pourra recouvrer, la ville obligera les biens patrimoniaulx d'icelle, en faisant vente par led. seigneur à lad. Ville des greniers ct ma-guazins de Ponthoise, Meaulx, Melung et autres qu'il sera advisé par mesd. s" les Prevost cles Marchans et Eschevins^ jusques à la somme de lxx" livres tour­nois, ou plus grande somme, pour employer au payement des rentes qui seront par lad. Ville cons-tituéez aux particuliers, et au payement des fraiz et loyaulx coustz, et le reste et plus valleur estre employé au rachapt desd, rentes, affin qu'il demeure tousjours plus grant lons et seureté à lad. Ville.
Laquelle conclusion a esté dicte aud. srdu Mortier, lequel a conseillé à mesdietz sieurs d'en escripre au Roy et qu'il porteroit les lettres.
Responce au Roy de l'assemblée generalle pour mc m. escuz. Incontinant mesd. s" les Prevost et Eschevins
CCLXX [CCXIX].
assemhlée de conseil pour savoir qui doit recevoir le serment des Eschevins nouveaulx.
17 août 1551. (Fol. 232.)
Du lundi, xvii6 jour d'Aoust mil vc li.
Aujourd'huy, en procedant à l'eslection de deux Eschevins nouveaulx'1', ou lieu de ceulx qui avoient faict leur temps, et après avoir ouvert le rapport des Quarteniers des eslections faictes par chascun d'eulx de quatre notables personnages de leursdictz quartiers, pour tirer les deux au sort pour avoir voix eslective desd. Eschevins, monsr le Prevost des Mar-
chans a proposé à mess" les Conseillers de la Ville assemblez, c'est assavoir :
Mess" les quatre Eschevins, mons'' Luillier, Pre­sident des Comptes, monsr d'Athis Viole, monsr le Lieutenant Bragelongne, mons1, de Livres, Secretaire du Roy, mons'Courtin, Auditeur des Comptes, monsr me Thomas de Bragelongne, mons' Paillart, sire Jehan Berthelemy, monsr de Montmirel, sire Denis
C Les deux échevins nouveaux, élus le 17 août 1551, étaient Guy Lormier et Robert Desprez, en remplacement d'Antoine Soly et de Guillaume Chouart.